Cyril Diederich, issu d'une famille de musiciens, né d'un père compositeur et chef d'orchestre, ne pouvait que plonger très tôt dans la musique : à cinq ans, en effet, il débute le piano. Plongée, aussi, dans cet univers fascinant de l'opéra dont la passion ne le lâchera plus : car Cyril Diederich est né à Aix-en-Provence et passe ses étés, grâce à son père, au Festival qui vient d'y naître et dont, dans ces années cinquante et soixante, l'effervescence est extraordinaire.
La conjugaison d'une atmosphère familiale constante et de cet événement estival récurrent va modeler l'univers intérieur du jeune Cyril Diederich et faire en sorte que, très vite, s'affirme sa vocation musicale.
Après des études initiales de piano, il travaille aussi le cor d'harmonie et obtient en 1968 un premier Prix au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, dans la classe de Jean Devemy - tout en se perfectionnant auprès du grand Georges Barboteu.
Mais d'emblée, dès qu'il a assisté à ses premiers concerts au Festival, il a été attiré par ce personnage qui semble tenir entre ses bras tout l'orchestre : il décide donc très vite d'étudier la direction d'orchestre, auprès de Louis Fourestier, alors chef titulaire de l'Orchestre de l'Opéra de Paris, et auprès de Jean-Sébastien Berreau.
Pendant les années où il joue en tant que cor solo dans l'orchestre du 3ème cycle du CNSM de Paris, il partage avec passion l'enseignement de Manuel Rosenthal, à la fois professeur de direction et mentor. Cyril Diederich obtiendra par la suite différents prix internationaux parmi lesquels un prix au Concours international de Florence et le prix spécial du jury à Kowice, en Pologne.
En 1970, il crée avec quelques amis musiciens un orchestre de chambre et un festival en Provence, les Semaines musicales du Luberon :
c'est le véritable début de sa carrière de chef d'orchestre en même temps que ce sont ses premiers pas dans la direction lyrique grâce à plusieurs invitations dans des festivals comme ceux de Carpentras ou Vaison-la-Romaine.
En 1974, il devient l'assistant de Serge Baudo à l'Orchestre National de Lyon, puis chef-adjoint de Jean-Claude Casadesus à l'Orchestre National de Lille. En 1984, il obtient son premier poste de directeur musical et artistique à l'Orchestre et à l'Opéra de Montpellier. En 1996, il occupe les mêmes fonctions à l'Orchestre Symphonique Rhin-Mulhouse, tout en étant premier chef invité à l'Opéra National du Rhin.
Dans les années 80, grâce à Michel Glotz, il peut assister aux répétitions symphoniques, lyriques, aux enregistrements et aux concerts d'Herbert von Karajan : ce séjour le marque profondément et définitivement dans sa quête musicale.
Plus récemment, un autre immense artiste et chef d'exception, Georges Prêtre, s'est intéressé à son travail : il aura une influence déterminante dans son évolution artistique de ces dernières années.
Ainsi, à la lumière de ces grandes personnalités et imprégné de leur art, Cyril Diederich poursuit ce travail de réflexion et d'analyse entrepris il y a une trentaine d'années afin d'affirmer et d'approfondir ce domaine si mystérieux que demeure la direction d'orchestre.
Et on peut prédire que cet élan, ce rayonnement, cet engagement profond qui frappent tous ceux qui l'écoutent, toutes ces qualités qui en font une des meilleures baguettes françaises d'aujourd'hui continuent de se déployer à travers des projets sans cesse renouvelés.
Car Cyril Diederich - c'est une autre de ses qualités qui en fait un artiste vraiment moderne - est ouvert à toutes les aventures, à tous les paris.
Pour ma part, je suis heureux de pouvoir le suivre encore longtemps sur les terrains artistiques où il mènera son public.
Alain Duault